Épisode #17 Une rechute qui fait mal!


Gracieuseté de : www.stockvault.net/photo
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Durant la fin de semaine j'ai eu plusieurs contacts avec l'Autre et nous nous sommes aventurés sur le chemin du partage de nos cheminements respectifs. Quelle inconscience de ma part de croire que nous en étions arrivés là.

 

La communication entre nous est complexe, lourde et souffrante. Ce n'est pas simple la communication entre codépendants ! En fait, l'Autre est actuellement dans un piteux état. Il ne va pas bien du tout. Après sept mois de séparation, il réalise son statut de codépendant lui qui, jusqu'à tout récemment, résumait l'ensemble de ses problèmes comme un simple manque d'affirmation. La réalité le dépasse. Il est émotionnellement mal en point.

 

Je suis triste pour lui, et en même temps, il y a une partie de moi qui se «réjouit» de son état. Cela me soulage et me réconforte de constater qu'il souffre. Je suis loin de l'amour sain en entretenant ce genre de pensée, j'en suis bien consciente. Je me nourris de sa souffrance pour apaiser la mienne. Il souffre donc je souffre moins. Si je le crois heureux ma souffrance augmente. Il est le baromètre de mes émotions. Je nage en pleine dépendance affective.

 

À son contact je ne m'appartiens plus. J'ajuste mes émotions aux siennes. Sa présence ne me fait pas de bien, elle provoque en moi des émotions contradictoires et un manque qui me fait retomber tête première dans des comportements de codépendance : contrôle, obsessions, pensées irréalistes, jalousie, identité négative, etc. Il est là devant moi et je ressens le manque, le vide, l'inconfort. Comme si m'approcher trop près de ma «drogue» ravivait en moi les sensations qu'elle me procurait. Du coup, je suis mal mais je ne veux pas qu'il parte. Je suis physiquement atteinte. Agitée, tendue, agressive, explosive, facilement contrariée. Je suis dans la séduction, dans la compréhension mensongère pour être aimée. J'interprète et m'illusionne de ses propos. Et comme il est passé maître dans l'art de l'ambigüité, nous nous retrouvons rapidement en plein mélodrame.

 

Grâce à cette situation, je commence tout juste à comprendre ce qu'est une relation toxique. En fait non, je commence seulement à prendre conscience des effets qu'elle provoque en moi. Lorsque Diane compare le codépendant à un toxicomane en manque, je vois l'image mais, avant cette fin de semaine, je ne me sentais pas concernée par cette définition.

 

Je ne me croyais pas intoxiquée à ce point. Mais force est d'admettre que je le suis ! De l'avoir revu vendredi, m'a fait replonger dans un état de manque et ravivé par la même occasion mes anciens comportements face à lui. Sa présence ne m'a pas rassurée comme je l'aurais crû. Je trouvais l'atmosphère lourde et j'avais même hâte qu'il reparte probablement parce qu’il a mis ses limites, chose qu'il n'avait jamais fait en dix ans de vie commune. Et, dans la nuit de vendredi à samedi j'ai fait une crise de panique intense. Je lui ai téléphoné pour qu'il vienne à mon «secours». Comme je ne l’avais pas appelé à mon secours depuis belle lurette, il a conclut que je devais être vraiment dans un état d'urgence. Alors, même s'il était 4 heures du matin, il est venu à mon secours. Il est vrai que je ne me sentais pas bien, mais j'aurais pu très bien faire face toute seule à cet épisode de panique et je ne comprenais même pas pourquoi je l'avais appelé à mon secours.

 

Suite à cet évènement il m’a exprimé qu'il ne viendrait plus lorsque je le solliciterais pour ce genre d'aide. Qu'il était prêt à m'offrir une aide technique pour les choses de la maison, la réparation de ma voiture ou en cas d'urgence majeure, mais que pour des crises de panique en pleine nuit, il ne se déplacerait plus.

 

Et vlan ! Je me suis sentie rejetée, honteuse, non aimée, bafouée, méprisée. J'avais envie de lui crier qu'il était un salaud et que, pour gars qui me promettait de m'aimer éperdument pour la vie, il se comportait vraiment comme le pire des trous du cul, qu'il n'en avait rien à faire de m'aider, et j'en passe, et j'en passe. Évidemment, je n'ai rien dis de tout cela. J'ai joué mon rôle de la femme compréhensive, mature, pendant que tout mon être criait à l'abandon. Un profond sentiment de solitude m'a submergée. Qu'allais-je devenir s'il n'était plus là pour moi? L'envie de crier MAMAN, la voix étranglée dans un sanglot, m'a coupée le souffle. Lui, de son côté, se sentais coupable de mettre ses limites, et moi, je me sentais abandonnée.

 

Nous avions l'air de deux enfants cherchant à se faire rassurés par l'autre tout en tentant de se faire rassurant pour l'autre. Aucune maturité. Vraiment aucune ! Deux enfants cherchant l'approbation de l'autre et hésitant à affirmer ses besoins et à mettre ses limites. De toute évidence la communication saine entre codépendants n'est pas chose facile et mon cheminement est loin d'être terminé !! Comme dit Diane; il n'y a rien de magique là-dedans...

 

ISA


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